Il s’agît, dans le temps de la Nuit Blanche, d’expérimenter et de présenter au public les propriétés d’agents neuromimétiques représentés par autant de hauts-parleurs disposés sur les Marquises de la gare.
Cette expérimentation musicale, donne à entendre l’émergence de formes et de protolangages artificiels issus de phénomènes “naturels” qui sont à l’origine des facultés d’apprentissage , de la mémoire, de l’émergence, de la propagation et de l’échange de thèmes parmi une communauté d’agents neuromimétiques.
Différentes espèces d’agents se distinguent par leur architecture neuronale, par leur sensibilité aux différents aspects de leur environnement et par leur mode de synthèse sonore. L’architecture de chaque agent est composée d’un double noyau de quelques dizaines de “neurones”, nombre variant selon les espèces. Chaque partie du noyau, interconnectée a l’autre, représente deux états internes des agents, l’une sensible et active avec l’extérieur (lumière et son), l’autre plus interne, modérant l’activité de la première.
Toute la nuit, ces agents réagissent à la fois au rythmes lumineux projetés sur les marquises et à l’activité sonore des autres agents. Différentes déclinaisons des architectures neuronales donnent lieu à autant de comportements et, par incidence, de jeux sonores. Tous les motifs sonores et musicaux émergent de manière autonome, selon l’état interne de chaque agent. Afin de pouvoir établir les liens - non linéaires, associatifs - entre le contexte lumineux et les productions sonores des agents, un écran video projette, en temps réel, les activations neuronales de ces derniers.
Ici, la compréhension et l’étude des liens entre ces structures neuronales simples, leurs comportements et leurs productions sonores font partie intégrante d’un travail de composition musicale : le contrôle des scènes, dans le déroulement de la nuit, s’effectue non pas au moyen de commandes qui seraient directement exécutées, mais au travers de l’interprétation, par des systèmes neuromimétiques, de signes et d’indications. C’est ainsi que la partition de ces signes permet d’expérimenter de nouveaux modes d’interaction entre l’homme et les machines.
extrait vidéo
extraits musicaux
Direction Artistique : Nicolas Frize
Production : Mairie de Paris, SNCF, Art Public Contemporain, CIRM, SACEM